Nous avons rencontré avec joie Céline Lassalle qui a collaboré à l’écriture du livre « La Dame à la Licorne – Renaissance » de Pierre Lassalle (publié en Novembre 2023). Le but de cette entrevue est de permettre aux lecteurs de découvrir ce que Céline Lassalle y a apporté, et notamment à travers la poésie… Bienvenue dans les coulisses du livre « La Dame à la Licorne – Renaissance » ! …

Terre de Lumière : Céline Lassalle bonjour

Céline Lassalle : Bonjour !

Terre de Lumière : Nous sommes heureux de t’accueillir ce jour au sein des éditions

Céline : Merci de me recevoir.

Terre de Lumière : … pour parler de « La Dame à la Licorne ~ Renaissance », écrit par Pierre Lassalle, avec ta collaboration…

Céline : Tout à fait.


Terre de Lumière : En quoi as-tu collaboré à l’écriture de ce livre ?

Céline : Alors… il faut savoir que ce livre a une longue histoire car il y a 25 ans environ que cet ouvrage a quelque part commencé, puisque l’impulsion a été donnée au début de ce siècle, ce qui ne nous rajeunit pas, n’est-ce pas ?! (Rires) Et… j’étais donc au départ dans cette impulsion, qui était à la fois une impulsion de sagesse, sagesse du Graal, sagesse christique, et une impulsion artistique. J’ai accompagné le mouvement depuis le début du siècle.
Présentement, c’est une Renaissance, dans l’idée de revenir sur cette impulsion, mais en y ajoutant toute une évolution et d’autres discours de l’auteur par rapport à ce qu’il avait déjà donné auparavant. Donc, c’est vraiment une renaissance dans le sens où on évolue et en 25 ans, il s’en passe des choses, autant au niveau sagesse qu’artistique !

Terre de Lumière : Oui, l’auteur, Pierre Lassalle, a écrit un livre sur la Dame à la Licorne il y a quelques années, et ce livre-ci, qui est sorti à la fin 2023, n’est pas une réédition, mais une édition augmentée, modifiée et actualisée. Il y a donc eu tout un chemin depuis la première édition, qui était effectivement au début du 21° siècle. Ça fait bizarre de dire cela ! (Rires)

Céline : Oui, c’est ça… et je trouve cela fantastique finalement, parce que c’est une œuvre pérenne, une œuvre incroyablement profonde qui peut inspirer des générations, et qui ne va jamais cesser de le faire. Donc, si on en revient à ta question du départ, qu’est-ce que je fais, qui je suis dans ce projet… à la base, je suis juste un être émerveillé ! (Rires) Un être émerveillé… C’est vrai que quand on considère la sagesse du Graal, il me faut moins de 35 secondes pour être émerveillée quand on en parle ! (Rires)
Donc, quand il a été question de la Dame à la Licorne, au tout début que Pierre Lassalle en a parlé, j’avais environ 25 ans, j’étais dans l’exploration de ma sensibilité*
, de l’évolution spirituelle, et j’ai tout de suite été émerveillée, évidemment ! Et la première chose qui m’est venue et de manière très, très naturelle, c’est écrire des poèmes, écrire avec Poésie, ce que cette sagesse nous dit, pour je dirais… faire sortir des lignes d’une autre façon, ce que Pierre Lassalle disait avec sa sagesse et tout son niveau de conscience de l’époque déjà… Donc, c’est en tant qu’accompagnatrice et exploratrice de la sagesse du Graal, et avec ma couleur qui est celle de Poésie. Et ensuite, cela s’est déployé parce que, comme on disait juste avant, de l’eau a coulé sous les ponts… les ponts de quelle ville, je ne sais pas, mais en tout cas elle a coulé sous les ponts ! (Rires) C’est une belle eau, je vous rassure…

Terre de Lumière : Elle était pure…

Céline : Ah oui, c’est une belle eau, et elle est mélodieuse… De l’eau a donc coulé sous les ponts et il y a eu différentes formes, différents individus qui nous ont aidés à faire connaître la Dame à la Licorne re-vue pour nos jours. Et puis, j’y ai fait aussi ma part, et on y reviendra sûrement. En tout cas, ma partie est plutôt une partie artistique, même si j’ai aussi écrit dans le livre.

Terre de Lumière : Okay… on découvre dans le livre, qu’il y a une longue entrevue avec Pierre Lassalle par rapport à l’aspect transformation alchimique du corps astral, et qui est donc liée au lion (je ne spoile pas en le disant, mais le corps astral c’est symbolique et relié au lion), et qui a été menée par Julien Delanssays, Anne Lin et toi… Tu as donc contribué à cette entrevue. Et, tu es également l’auteure des huit poèmes qui sont à l’intérieur de cet ouvrage. C’est davantage sur cette partie poésie que nous aimerions savoir ce qui t’a motivée à écrire ces poèmes… Peux nous en dire plus ?

Céline : Ah oui… eh bien, je pense que je vais t’étonner, parce que je n’ai pas été motivée ! (Rires) Je n’avais pas de motivation à avoir, à vrai dire… parce que l’émerveillement était simple déclencheur et j’étais qui j’étais à ce moment-là, avec mon âge, et ce déclenchement s’est produit lors d’un atelier que Pierre Lassalle donnait à l’époque avec Brigitte Maffray…

Terre de Lumière : Oui, nous pouvons préciser que, à l’origine, ce sont les recherches de Brigitte Maffray qui avaient beaucoup inspiré Pierre Lassalle pour ce projet de la Dame à la Licorne.

Céline : Oui, c’est ça… Ils se connaissaient très bien, ils collaboraient, et moi, j’ai été un petit peu genre petit poussin qui débarque, et le petit poussin a ouvert les ailes en grand et il a dit : cui-cui-cui moi je veux des poésies ! (Rires) Voilà ça rime… Mais je n’ai pas été « motivée », j’ai eu naturellement une sorte d’impulsion à compléter, ouvrir, c’est difficile d’expliquer, mais c’était ma façon de dire voici ce qu’est aimer la sagesse dont il est question, et c’est devenu une forme poétique, qui m’a d’ailleurs complètement étonnée… Même si j’aimais Poésie depuis petite, je ne m’attendais pas à ce style, par exemple. C’est quelque chose qui m’a totalement traversée ! Je n’ai pas été motivée, j’étais amoureuse. Voilà. Émerveillée, amoureuse… et la façon que j’avais de redonner ce que je trouvais merveilleux, c’était avec Poésie. Cela ne pouvait pas être autrement…

Terre de Lumière : Pour préciser le contexte, il est vrai que tu es poétesse, tu écrivais depuis longtemps, et ce n’est donc pas la Dame à la Licorne qui t’a fait écrire de la poésie… Pour comprendre pourquoi tu en es venue à écrire ces 8 poésies, peux-tu tout d’abord nous dire comment tu es devenue poétesse ?

Céline : Oui, c’est intéressant, parce que le mot poétesse, ça fait 10 ans que je le connais, je ne savais même pas qu’on pouvait être poétesse ! (Rires) Je croyais qu’il n’y avait que les poètes, et encore, je ne savais même pas qu’on pouvait se prétendre poétesse ou poète : j’ai surtout vu cela comme un amour pour Dieu qui prenait une forme artistique, et Poésie c’est l’amour que j’ai… par rapport à l’art, c’est elle que j’ai choisie on va dire… mais au début, je ne savais pas.
Ce dont je me souviens en tout cas particulièrement, c’est quand j’étais toute petite, et que… eh bien, on a chacun des souvenirs comme ça dans l’enfance, ou des flashes ou des choses et on se dit
tiens, le premier souvenir, c’était quoi, qu’est-ce que j’ai fait… ? Pour moi, c’est vrai que cela tourne beaucoup autour de l’écriture, parce que j’écrivais beaucoup, j’étais très seule dans ma chambre et j’écrivais énormément. J’adorais d’ailleurs qu’on me donne des « punitions » : recopie 100 fois la phrase je ne dois pas parler en cours ! (Rires) ou je suis bavarde et je vais m’arrêter, parce que, comme ça, je pouvais écrire pendant des heures à mon bureau, avec conscience, avec ma petite plume. Et, outre cela, qui est anecdotique, c’est vrai que quand j’étais enfant, dans mes premiers souvenirs, j’étais assise sur un petit banc devant une petite table ronde, et j’écrivais des petits poèmes. Ce n’est pas la grande poésie, mais c’est juste que ça dénote, parce que c’était ma façon de m’exprimer, vraiment.

Terre de Lumière : C’était dans ta nature.

Céline : C’était dans ma nature. Brouette rime avec piquonnette, rime avec pépette rime avec c’est chouette, quoi ! Et je mettais des rimes un peu partout en inventant des mots ; et c’est longtemps après qu’on m’a dit, non, on ne parle pas comme ça, on n’écrit pas comme ça ! (Rires) Et, quand je devais expliquer à quelqu’un quelque chose de très important, qui me tenait à cœur, j’écrivais toujours un Quatrain – un quatrain c’est quatre vers en rime – parce que j’avais l’impression que si j’écrivais un quatrain, tout était dit. Et, j’ai très, très peu lu de poésies à vrai dire… Au début, c’était comme une espèce de symbiose je dirais, je n’en avais pas du tout conscience ; et plus tard, je me suis rendu compte qu’elle m’accompagnait partout, et que oui, finalement, elle a été mon accompagnatrice d’évolution, ou celle qui m’a « tenue » …

Terre de Lumière : Tu parles de Poésie en disant « elle » … Tu en parles comme un être.

Céline : Ah oui… Oui, c’est vrai…

Terre de Lumière : Peux-tu nous partager en quoi tu sentais la présence de Poésie en tant qu’être ? Qu’est-ce que cela signifie pour toi ? C’est très mystérieux.

Céline : Oui, c’est vrai… là, je me sens un petit peu prise en flagrant délit… de vérité ! (Rires) Donc, oui, oui, c’est vrai… Pour d’autres cela peut être un petit peu étonnant… C’est venu surtout à la fin de l’adolescence, où je l’appelais, en fait. Quand j’étais petite, c’était plutôt symbiotique : je ne m’en rends pas compte du tout, j’écris comme j’écris. Et à l’adolescence, où il y a des crises, et qui sont aussi des crises qui permettent à l’être que je suis de s’extirper parfois des émotions, des choses un peu difficiles de mon âge, et dans ces moments-là, il y a comme une distanciation, et c’est avec elle.
Je dis « elle », parce que je l’appelais mon Ange bleue ; je la percevais présente, et je savais que quand j’écrivais, c’était avec elle. Donc, c’est vrai, oui, j’ai toujours dit « elle » … à partir du moment où j’étais consciente que j’étais vivante (rires), et que je vivais « quelque chose », et je voulais le sortir sur un papier : je savais que je n’étais pas toute seule à le sortir sur le papier, j’avais l’impression d’avoir une « guide » …

Terre de Lumière : Est-ce que, pour avoir une image qui pourrait aider, on peut imaginer l’artiste avec sa Muse, et pour toi, à ta manière, elle, c’était ta muse avec qui tu étais en relation et qui t’inspirait pour écrire ?

Céline : Eh bien, disons que ça, je l’ai compris après. Quand j’étais adolescente, c’était mon mât, elle était ma lumière, c’était mon mât pour écrire ce qui me tiraillait, en essayant que ce soit joli. C’était ma conscience de l’époque, ma conscience d’adolescente, et je pense sincèrement que si elle n’avait pas été là, eh bien, moi non plus je ne serais plus là. Elle m’a vraiment sortie de bien des marécages, parce qu’elle me poussait à exprimer. Une fois que c’était exprimé en beauté, ou en tout cas ce que je pouvais appeler beauté pour l’époque, eh bien cela ne me tirait plus vers le bas… parce que j’avais, comme je pense beaucoup d’adolescents, des hauts et des grands bas, et elle, en fait, elle me faisait remonter.

Terre de Lumière : Donc tu dirais que dans ton expérience de la poésie, il y a une forme de transformation, d’alchimie, de combat… ?

Céline : Euh… oui. Adolescente, c’était peu conscient, et après oui, oui, clairement, et c’est même devenu une volonté d’œuvrer de cette façon pour l’honorer. Parce qu’elle suscite forcément une souplesse qui va jusqu’au retournement total d’une nature vers une autre nature.

Terre de Lumière : Est-ce cet aspect transformation d’une nature vers une autre qui fait que Poésie t’a guidée également pour écrire pour la Dame à la Licorne ?

Céline : Non, je vois pas du tout ce que tu veux dire ! (Rires) Je pense que, en tant qu’esprit, c’est sûr, ce projet m’a complètement aimantée, émerveillée, et ma réceptivité à Poésie a fait que trois secondes et demie plus tard j’avais envie de co-œuvrer pour sortir quelque chose qui soit beau au niveau des rimes, au niveau du rythme, au niveau de l’harmonie poétique… ! Parce que, eh oui, d’après ce que j’en avais compris et intégré, il fallait forcément qu’il y ait prise de conscience, choix, retournement et victoire. Et ça, ça me plaisait beaucoup ! Ça me plaisait beaucoup, parce que j’avais une nature assez extrême à la base, qui était capable d’aller très profond dans le désarroi, et remonter vers la lumière, sachant qu’elle existe. Donc, là, c’était parfait…

Terre de Lumière : Il y a huit Tableaux de la Dame à la Licorne, qui représentent huit étapes initiatiques de l’évolution spirituelle de l’être humain, et tu as écrit une poésie complète qui retrace et traduit chacun de ces Tableaux. Tu évoques que la poésie est liée à une force de transformation possible, veux-tu en dire plus ? Comment cette écriture des poésies accompagne-t-elle cette transformation, et dans quel état d’esprit as-tu écrit ?

Céline : Eh bien, au départ, sur les cinq premiers tableaux, c’est surtout lié aux sens… Voilà, vous connaissez vos sens… pas le sens unique, mais tous les autres !

Terre de Lumière : Et non les interdits ! (Rires)

Céline : Voilà, le goût, l’odorat, l’ouïe, la vue, le toucher… Donc, on a ces cinq sens, et les cinq premiers tableaux et leur poème. Mais, pour répondre à ta question, je pense que la notion de transformation, c’est plus pour les autres poèmes que je l’ai vécue. Pour être sincère… Sur les premiers tableaux, j’étais en plein milieu de la découverte de cette sagesse, des peintures, de ce que cela voulait dire, et en fait, j’ai écrit les cinq premiers poèmes très rapidement, même si c’était très étonnant, parce que le style était tout à fait inconnu pour moi…
Je pense que, si tu veux parler de
transformation, c’est plus là, c’est-à-dire dans la transparence de ce qui voulait descendre, plutôt que de quelque chose que j’aurais transformé « de moi ». C’est comme si je laissais le flux, peut-être que c’est en ce sens une qualité, en tout cas que j’ai découverte en faisant, mais ça ne m’a pas demandé spécialement de transformation, de transcendance, si ce n’est être énormément à l’écoute, et ne pas juger ce que Poésie voulait que je sois en tant qu’outil.

Je vais ouvrir une parenthèse, peut-être importante, c’est que, à ce moment-là, j’étais émerveillée de la sagesse et de la beauté de ce projet, mais aussi par rapport à Poésie, c’était, ou j’étais, dans une question de temps : quand j’écrivais, j’avais l’impression que… je prêtais mes outils, je prêtais ma plume on va dire, ma vision ou mes capacités, et j’étais d’accord, et quand j’écrivais, ce que j’écrivais était d’un temps différent…. C’est comme si j’écrivais avec un style du passé, un peu, et avec une sorte de petite satire, des pointes d’humour qui étaient étonnantes, qui n’étaient pas vraiment un langage moderne, et pour autant, je me donnais ou je l’écrivais pour un projet qui était présent et futur !

Je pense que c’est dans ce lâcher-prise total du style que j’ai grandi. Dans un sens, oui, c’est ce que tu me demandes, voilà ce que ça donne, moi-même j’en suis étonnée, mais je vais le peaufiner, ça ne me ressemble pas, ça ne ressemble à rien, je ne sais pas à quoi ça ressemble, ça ressemble à ce que tu veux ! (Rires) Et en plus, c’est très décalé, parce qu’on a l’impression que c’est quand même le langage de maintenant, mais un peu à la mode d’avant, un peu à la mode Moyen-Âge, et pour autant, je suis complètement en phase avec ce que ça veut dire ou ce que ça veut aider, pour la compréhension de la Dame à la Licorne de nos jours et pour le futur. Je pense que ce décalage-là m’a permis de montrer que je pouvais être ou rester bien fixe dans ce qu’on me demande, même si j’en suis étonnée, et ne pas juger quoique ce soit du résultat.

Terre de Lumière : Oui, sachant que ce résultat n’est pas forcément ce à quoi tu t’attendais…

Céline : Pas du tout…

Terre de Lumière : De toute façon, tu ne t’attendais à rien ! (Rires)

Céline : Pas grand-chose, non…

Terre de Lumière : Le livre parle de la Dame à la Licorne, dont on voit les Tapisseries (au musée de Cluny) et qui sont liées au Moyen-Age, et d’une aventure d’un groupe d’artistes peintres, qui a, sous la direction artistique de Pierre Lassalle, retraduit en huit Tableaux modernisés l’aventure initiatique de cette Dame… Et ce que tu dis par rapport à la poésie, retrace complètement cette rencontre entre un passé qui est réactualisé, et qui invite l’humain contemporain à découvrir ce mystère initiatique d’une nouvelle manière.

Céline : Oui, c’est tout à fait ça… Donc, si tu veux, en parlant de transformation, ça a transformé mon être, dans le sens où je me suis dit : mais chaque être humain peut, s’il est engagé, amoureux, être traversé par une sagesse qui le dépasse, prêter ses outils et servir. Moi j’ai eu l’impression de faire ça, mais sans le peser vraiment. Et je n’avais même pas de point de vue sur ce que j’écrivais : je savais que c’était ça, j’avais fait le mieux que je pouvais, et effectivement, ça traduit une espèce de voyage temporel intéressant, sachant que ce mieux était très conscient : eh oui, car je savais très bien ce que je mettais dans les poèmes, ce n’est pas du channeling ou je ne sais pas trop quoi ! J’étais consciente, mais ce n’était pas mon vouloir, voilà…

Et je savais quand même que je mettais dans les poèmes ce qui était important pour aider : par rapport au retournement, par rapport à la conscience qu’il y a un ego-lion, et qu’il y a quelque chose en soi qui est grand, c’est la Licorne, c’est ce qui nous élève avec l’unicorne, et ça peut être une Muse, un Ange, une Âme, quelque chose qui est au-delà de l’humain… Et puis, la Dame qui est là, au centre et qui se dit… eh bien je choisis quoi !?

On peut tous se retrouver là-dedans, dans des positions de choix. Et je savais très bien quand j’écrivais qu’il y avait à chaque fois un choix : c’est très bien dit dans les poèmes, ce que le lion te fait faire… c’est presque humour parce qu’il en faut ! et ensuite, il y a la sagesse qui descend dans la Dame et qui dit non, non, mais moi je vais autre part autrement pour d’autres raisons, et ça va donner telle victoire. Et dans chaque poème, tout ça est très conscient.

Terre de Lumière : Ces poésies amplifient le message du livre qui montre que ces mystères initiatiques de la Dame à la Licorne ne sont pas un message pour le Moyen-Âge, mais sont totalement présents pour chacun de nous, là, en 2024, et que c’est bien un message pour l’être humain de notre époque.

Céline : Oui, oui. Parce que, l’être humain, c’est vrai, il est relativement pur de nos jours, donc c’est juste un rappel… ! (Rires) C’est pour blaguer, hum. Mais oui, oui, la sagesse de la Dame à la Licorne, et tout ce qui peut être entrepris pour ce projet et pour amplifier ce que l’auteur en dit, c’est essentiel dans une société où l’être humain est quand même… un gros lion ! (Rires) Un grooos lion ! Mais bon, voilà… tu vois, l’aspect transformation pour les débuts, il n’était pas trop là, mais après, en revanche, ça a été plus fort.

Au musée de Cluny, à Paris, six Tapisseries médiévales représentent l’histoire de la Dame à la Licorne : les cinq premières symbolisent les sens, qui sont transformés au fur et à mesure de son aventure et la sixième s’appelle A mon seul Désir, elle est extrêmement connue… A travers les recherches de Pierre Lassalle, on découvre qu’il y avait deux autres Tapisseries, qui ont disparu et qu’il a retraduites, puis l’ensemble a été peint par un groupe d’artistes. On voit l’évolution de cette Dame qui finalement est en huit étapes, et qui mènent jusqu’au bout du chemin initiatique de l’être humain.

Terre de Lumière : Tu dis que sur les cinq premiers Tableaux, tu as, pour les poésies, été comme traversée d’une impulsion qui reliait à la fois le passé et le présent, et qui s’adresse à l’être humain moderne qui veut évoluer et se maîtriser, maîtriser son lion et se rapprocher de sa Licorne ; et pour toi, c’est ensuite que cela a été aussi une aventure qui demandait plus de transformations. Peux-tu nous parler de ce qui a suivi dans ta création de poésies ?

Céline : Oui, oui, c’est très intéressant finalement, parce que le tableau A mon seul Désir – je parle du tableau parce que c’est au tableau je me suis référée par rapport à la modernisation de tout ce cheminement que la Dame à la Licorne propose – donc, ce tableau a été comme un seuil. Et il est vrai que Pierre Lassalle en parle très bien dans le livre du « seuil » A mon seul Désir : c’est très touchant, très sage, et avec la façon dont il en parle, ça entre vraiment dans ce qu’on appelle le cheminement initiatique, et je n’ai jamais vu ou entendu quelqu’un en parler de cette manière ! C’est en soi vraiment très unique et ça vaut donc le coup d’œil ! Eh bien, ça a aussi eu son effet pour moi, et cela se sent dans la façon dont j’ai eu de le concevoir.
Il faut savoir que les cinq premiers poèmes, je les ai, comme je t’ai dit tout à l’heure, écrits presque d’un trait, comme une grande foulée d’émerveillement et d’épousailles par rapport à ce projet, et la beauté de cette sagesse. Et, pour la suite, je pense que c’est un an après que j’ai repris. Je ne m’étais pas fait à l’idée de forcément aller jusqu’au bout d’un coup, je n’avais pas de problèmes avec le temps de manifestation, mais c’est comme s’il avait fallu une sorte de maturation
Et,
A mon seul Désir est très différent, et en même temps, il est un sas entre les cinq premiers et les deux suivants. Et cela se sent dans le style du poème, vous verrez en le lisant… Il reste encore ce côté de temporalité un peu étrange, de décalage ou d’encalage, je ne sais pas comment on peut dire, entre les différents temps, passé présent et futur, et on sent encore ce style des cinq premiers. Et pour autant, c’est beaucoup plus affirmatif, c’est vraiment « Je », l’esprit qui parle et qui se positionne dans son évolution spirituelle, c’est très, très conscient, très affirmé, et il y a un lien avec le monde spirituel qui est très fort. Et, c’était aussi forcément, les outils que je n’avais pas avant et que j’ai eus un an après, et qui m’ont permis d’écrire ce poème, dans le sens où c’était davantage un engagement dans ma pratique spirituelle de l’enseignement que Pierre Lassalle proposait. C’était vraiment beaucoup plus profond. Et c’était comme… Je suis prête à tout ! Et, c’est ce seuilA mon seul Désir ne parle pas de « moi ». A mon seul Désir parle à tous, et il est évident qu’il fallait que j’aie les outils pour pouvoir écrire le poème.

Terre de Lumière : Pour que la poésie soit authentique, il faut aussi que la personne qui prête sa plume, vive ce dont elle parle…

Céline : Oui, au moins dans une grande mesure… Bah, de toute façon, sinon ça ne passe pas. Dans tout art je pense que c’est ça, mais je ne vais parler que par rapport à Poésie : ça ne passe pas, ça coince. Et on reste trois ans sur quatre vers ! Là ce n’était pas le cas, parce que j’avais attendu – au moins neuf mois, si ce n’est un an, je ne me souviens plus exactement – avant de reprendre une écriture, et ce n’est pas moi qui me suis dit tiens je vais reprendre maintenant… A un moment donné, c’est comme apparu évident et c’est revenu sur mon chemin.

Terre de Lumière : Alors on peut accueillir les poèmes, ils s’adressent à tout être humain intéressé par l’évolution de l’esprit humain, et c’est aussi, dans ton écriture, un fruit de ta propre évolution.

Céline : Oui… c’est ça, c’est ce qui est transformateur… De toute façon, je pense que j’aurais honte, je ne pourrais pas… c’est tellement… c’est une sagesse tellement sacrée, c’est un cheminement tellement incroyable, je serais bien piteuse de dire je suis un crapaud et j’écris une poésie princesse, enfin… ça ne va pas du tout ! (Rires) Il faut quand même être un peu digne devant Dieu, devant Poésie… Sinon je ne peux pas interpeler le lecteur… ou alors, ce serait vraiment de l’orgueil.

Terre de Lumière : Et, après ce cap évolutif lié à A mon seul Désir, que s’est-il passé pour toi dans l’écriture des poèmes pour les septième et huitième Tableaux ? … qui sont en plus des révélations, puisque les Tapisseries originelles n’existent plus, et c’est le travail de Pierre Lassalle qui a permis de les mettre en lumière…

Céline : C’est vrai que c’est très étonnant… parce que là, c’est quasiment uniquement du futur… S’il y avait un poète dans la salle (Rires), blague mise à part… je pense qu’un vrai poète, tout vrai poète, se rend compte, que, à partir du moment où il s’engage envers Poésie, et qu’il veut servir la sagesse qu’elle est capable de faire descendre sur Terre par un humain, il va se rendre compte qu’elle lui fait, mmm… elle lui demande d’écrire du futur, quelque chose qui est futur, qui est au-devant de lui-même. Donc ça demande au poète d’être capable de s’ouvrir à un inconnu, ou à un univers qui est beaucoup plus vaste que sa propre conscience, au moins, un certain temps, de façon qu’elle puisse déposer ce qu’elle voit que, lui, va pouvoir mettre dans sa plume, sur le papier, pour les autres… parce qu’elle ne peut pas le faire, elle.
Et c’est vraiment l’impression que j’ai eue par rapport à ces deux derniers tableaux… qui sont des étapes sublimes dans l’évolution de l’être humain, et que j’admire… Et donc ça m’a demandé de dépasser le
qui Je suis pour faire cela ? Apprécier la valeur de mon évolution, de ce que je comprends, tout le travail d’étude et de foi que j’ai énormément gagnée pendant mon avancée, tout l’aspect méditatif que j’ai entretenu, tout mon amour de la sagesse et toute cette pratique finalement que Pierre Lassalle propose… Forcément, je devais me concentrer sur la dignité et la valeur que j’accorde à l’esprit que je suis, pour ouvrir les vannes à quelques chose qui est bien supérieur à moi-même, et me dire ce sera très bien : si elle me le propose, c’est que je le peux ! Et c’est à chaque fois un « oui », mais là, la transformation était au niveau de la valeur. Et donc, j’ai dû aiguiser mes outils… Et pour le lecteur qui voudra bien pénétrer les poèmes, il constatera : il y a une énorme différence d’écriture dans ces deux derniers poèmes !! C’est vraiment, vraiment, un autre monde… vraiment un autre monde…

Terre de Lumière : Oui… et ça vaut la joie de découvrir ces poèmes de plonger dans cette aventure ! Et c’est très, très intéressant d’entendre ton aventure d’écriture à l’intérieur de cette aventure poétique, initiatique, pour savoir de quoi elle a été nourrie, par quoi elle a été traversée, et ton vécu d’être humain et de « poétesse » ! (Rires) … Merci beaucoup Céline Lassalle.

Céline : Merci à toi, cette entrevue était aussi une belle aventure !

* Sensibilité : capacité spécifique à développer lors de la vingtaine. Elle est notamment expliquée dans « Maîtrisez votre Destinée par les cycles de sept ans » (de Pierre Lassalle) et « Un Futur pour la Jeunesse » (de Pierre Lassalle & Lucie Delalain)